Agressions croissantes contre le personnel de l'ONEM
Il y a quelques temps, certains médias relataient le nombre croissant d’agressions commises
envers le personnel de l’ONEM. Cette information inquiétante était accompagnée de données chiffrées incomplètes prêtant à confusion.
Le chiffre de « 105 chômeurs de longue durée radiés » mentionné dans les articles ne concerne en effet que les derniers demandeurs d’emploi victimes de l’ « article 80 », appelé à disparaître. Cette référence tend à gommer les nombreuses exclusions entraînées par le « contrôle de disponibilité des chômeurs » et ne donne donc qu’une information parcellaire.
En 2009 :
§ 6.530 demandeurs d’emploi ont été exclus définitivement du droit aux allocations de chômage ;
§ 7.885 chômeurs ont vu leurs allocations suspendues pendant 4 mois.
Ce sont donc 14.415 travailleurs sans emploi qui ont été sanctionnés, soit 55 par jour !
Et nous n’évoquons même pas ici les milliers de demandeurs d’emploi qui ont vu leurs allocations rabotées temporairement…
Ces chiffres cachent des conséquences sociales désastreuses et des drames individuels. On ne peut évidemment que condamner les agressions, tant verbales que physiques, commises à l’encontre des travailleurs de l’ONEM. Ils doivent pouvoir exercer leur fonction dans des conditions de sécurité et de bien-être optimales.
Ce phénomène inquiétant est cependant révélateur du climat délétère qui règne depuis l’instauration du « contrôle de disponibilité des chômeurs » et son système de sanctions. Un organisme public en arrive à devoir se protéger des citoyens en faisant appel à la police !
La logique injuste et cynique consistant à rendre responsables du sous-emploi ceux qui en sont déjà victimes atteint ici son paroxysme et ses limites.