4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 07:54

La crise qui secoue depuis presque deux ans le secteur artistique se ravive une nouvelle fois. En mai et juin dernier, 150 artistes et techniciens suspendus par l’ ONEM obtenaient gain de cause devant le tribunal du travail. Ces jugements confirmaient l’application de la protection de l’intermittence (article 116§5 de l’AR 25/11/1991) à tous les métiers qui travaillent dans les mêmes conditions de travail, à l’exception de ceux de l’Horeca. Une belle victoire pour le secteur qui devait faire jurisprudence pour les dossiers encore en attente d’un jugement.

Nous venons d’apprendre que l’ONEM refuse cette voie et exige le traitement individuel par le tribunal de tous les dossiers restants, en dépit du bon sens, en dépit du bon droit. L’Association professionnelle des métiers de la création – SMart dénonce cette décision inacceptable.
Plusieurs dossiers ont déjà fait l’objet d’un jugement, sans l’ombre d’une marge d’interprétation : l’ONEM n’a absolument pas le pouvoir de limiter le prescrit de cet article 116§5. Il a d’ailleurs été condamné.

Nous nous attendions à ce que ces jugements fassent jurisprudence et que l’ONEM réintègre dans leurs droits toutes les personnes à qui il avait refusé l’application de cette disposition, soit plus d’une centaine d’artistes et de techniciens. D’autant que l’ONEM avait renoncé à faire appel de ces jugements.

Hélas, nous apprenons que l’ONEM ira au tribunal, 100 fois s’il le faut, sans arguments, sans base juridique. Les avocats des artistes et techniciens plaideront 100 fois la même chose, à savoir l’application du droit. Les juges, nous n’en doutons pas, condamneront 100 fois l’ONEM.

Cette conduite est abusive, à la limite du harcèlement. Et elle est légitimée par le silence de la ministre de l’emploi, qui a le pouvoir d’enjoindre à l’ONEM de prendre acte de ces jugements et de régulariser administrativement tous les dossiers similaires restants.

Appel au secteur
Nous appelons tous les artistes et techniciens, mais également les autres travailleurs, tous secteurs confondus (hors Horeca), qui répondent aux critères suivants :
•    être en fin de première période de chômage
•    et en mesure de justifier de trois contrats de travail (ou « 1er bis » pour les prestations artistiques ) de courte durée (inférieure à 3 mois) prestés pendant cette première période.
1) A introduire auprès de leur caisse de paiement une demande de protection de l’intermittence au titre de l’article 116§5 de l’AR 25/11/1991.
2) A forcer leur caisse de paiement à relayer leur demande auprès du bureau de chômage (elle n’a pas le droit de les en empêcher).
3) Et en cas de refus de l’ONEM, d’exiger de leur syndicat qu’il les défende en justice (syndicats d’ailleurs présents au Comité de gestion de l’ONEM).

En l’état de la loi, ils obtiendront gain de cause

 

Article: blog.smartbe.be

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 15:47

Epi-Lorrain.jpg

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 13:04

La coupe est pleine !

Sous la pression des employeurs, le Gouvernement a décidé unilatéralement :

  • D’un GEL DES SALAIRES rendant impossible toute concertation sociale.
  • De MANIPULER L’INDEX en modifiant le panier de produits pris en compte pour le calcul … résultat, une perte de 90 € par an pour un salaire moyen.

De plus, il n’a toujours pas exécuté les décisions des interlocuteurs sociaux en matière d’augmentation des allocations sociales (pensions, chômage …) et du salaire minimum.

Et dans le même temps, le patronat (F.E.B.) réclame une flexibilité toujours plus importante (allongement du temps de travail via l’augmentation des heures supplémentaires) et de moins en moins négociée (pas de contrôle syndical ni d’enregistrement électronique du temps de travail). Alors que les restructurations jettent au chômage des milliers de travailleurs …

 

tract-21-fevrier-2013-lux-Joel-1.jpg

La FGTB a donc décidé de suspendre sa participation à la concertation et de MOBILISER MASSIVEMENT !

Une manifestation en front commun syndical aura lieu à Bruxelles le 21 février 2013 :

  • - Pour la liberté de négociation et contre le gel des salaires.
  • - Pour le maintien intégral de l’index.
  • - Pour une fiscalité plus juste et plus progressive.

INFORMATIONS PRATIQUES

Journée de manifestation couverte par une indemnité de grève et une indemnité repas de 10€ pour les participants à la manifestation.

Déplacement organisé en train :

  • Arlon 7h43
  • Marbehan 7h55
  • Libramont 8h15
  • Jemelle 8h36
  • Marloie 8h

Départ à 10h30 de la Gare du Nord pour arriver au cabinet De Coninck vers 12h30.

Inscription obligatoire auprès de Sandrine BAETSLE

Par tél. 063/24.22.59 - ou par mail.

SOYONS TRES NOMBREUX !! C’EST LA SEULE CHOSE QU’ILS COMPRENNENT !!

 

Article: fgtb-luxembourg.be

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 09:37

D'où vient la dette belge et à qui profite elle? Pour répondre à ces questions, la FGTB, son centre d'éducation permanente et le comité pour l'annulation de la dette du tiers monde lancent une série d'actions de sensibilisations à Bruxelles, en Wallonie. L'objectif est de conscientiser et d'impliquer les citoyens dans une démarche d'interpellation des gouvernants. Car pour ces associations, l'austérité n'est pas une fatalité et la population ne doit pas payer les errements du monde politique et financier.

 

Voir la vidéo sur TVLux

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22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 09:43

Stop au dumping social !

Stop à l’exploitation économique !

http://www.fgtb-luxembourg.be/local/cache-vignettes/L135xH150/arton150-a9989.jpgUN SALAIRE ÉGAL ET DES DROITS ÉGAUX POUR UN TRAVAIL ÉGAL !

La Centrale Générale FGTB appelle l’Union européenne à traiter avec la plus grande fermeté le problème du DUMPING SOCIAL via les conditions de travail et de salaire et la protection sociale. Nous exigeons une PRÉVENTION ADÉQUATE, un CONTRÔLE RIGOUREUX et des SANCTIONS EFFECTIVES. La future directive de conformité européenne doit inclure des mesures concrètes visant à éliminer définitivement toute forme de fraude sociale, de pourvoyeurs de main-d’œuvre, de faux indépendants et de sociétés boîte aux lettres. Les tricheurs et profiteurs doivent être éliminés.

NOUS VOULONS UN SALAIRE ÉGAL ET DES DROITS ÉGAUX POUR UN TRAVAIL ÉGAL !

Pour cette raison, nous organisons une GRANDE MANIFESTATION EUROPÉENNE le mercredi 23 janvier 2013 à Bruxelles.

Rendez-vous : 10h30, Bld. Albert II, Bruxelles (Gare du Nord)

Nous comptons sur votre présence !!

INFOS PRATIQUES :

Inscriptions auprès de votre centrale professionnelle.

Renseignements : Sandrine Baestle au 063 24 22 59

Le déplacement à Bruxelles se fera en train :

Arlon : 07 H 43

Marbehan : 07 H 54

Neufchâteau : 08 H 04

Libramont : 08 H 13

Jemelle : 08 H 35

Marloie : 08 H 41

Ciney : 08 H 57

Documents à télécharger
Type : Word

 

 

 

 

Article: FGTB Luxembourg.be

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 09:18

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« On veut donner un signal aux chômeurs : leur faire comprendre que l’allocation est un droit, mais que ce droit est conditionné par l’obligation de chercher un emploi ou suivre une formation. Mieux vaut intervenir de manière précoce qu’attendre que les chômeurs se soient enlisés, découragés ». La tirade est de Frank Vandenbroucke, alors ministre de l’Emploi dans le gouvernement Verhofstadt I, interrogé par Le Soir en octobre 2003[1]. A ce moment, la majorité violette avance une série de réformes pour maintenir en équilibre le budget fédéral.

Genèse d’une réforme âprement discutée

Et Vandenbroucke va marcher sur des œufs. Notamment vis-à-vis des socialistes francophones : en avril 2002, Johan Vande Lanotte (SP.a) avait fait passer une réforme du minimex (depuis lors appelé revenu d’intégration) qui prévoyait un « contrat d’intégration » entre le CPAS et le bénéficiaire de l’aide sociale[2]. Si le PS avait fini par caner, c’était après de longs débats et beaucoup de points contestés. Un autre dossier nourrira encore la tension entre les socialistes du Nord et du Sud du pays : les titres-services. En novembre 2003, Vandenbroucke et Onkelinx (vice-première ministre) vont se déchirer violemment sur le sujet, et il faudra encore négocier de longues heures avant d’aboutir à un accord qui satisfasse les parties. Et encore… « A priori, nous appliquerons l’accord tel qu’il est, mais il faudra également voir comment évolue le dossier, et être attentif aux dérapages » commentera dans la presse Philippe Courard (PS), alors ministre wallon des Affaires intérieures [3] .

Lors d’un superconseil des ministres (marque de fabrique de Verhofstadt) programmé à la mi-janvier 2004, la réforme du chômage, déposée sur la table par Vandenbroucke, passe finalement la rampe sans trop de difficultés. Le PS n’y trouvera rien à redire, ou presque. Peut-être, jugeront certains analystes, pour éviter « d’entretenir l’image d’une Wallonie trop laxiste »[4]. La contestation vient donc des syndicats qui s’époumonent à rappeler que le problème ne vient pas des chômeurs, mais de la pénurie d’emplois. Dans un communiqué diffusé le 20 janvier, la FGTB s’indigne de la décision gouvernementale : « L’inquiétude que ces mesures provoquent parmi les chômeurs, particulièrement parmi les plus âgés, dont les multiples recherches d’emploi se sont révélées vaines, est intolérable »[5].

Une traque aux chômeurs : voilà à quoi s’attendent les syndicats. Vandenbroucke les rencontre rapidement, et tente de rassurer : « Nous tiendrons compte des critères précis afin de déterminer le groupe cible qui sera contrôlé »[6]. Le ministre de tutelle entend donc laisser en paix les chômeurs âgés, en incapacité de travail, ceux qui peuvent justifier une longue carrière, ceux qui recherchent activement un emploi, …

En outre, des efforts politiques seront également faits pour augmenter le nombre d’emplois vacants, de formations ou encore de stages, et le chômeur convoqué pourra se faire accompagner par une personne, un délégué syndical par exemple.

Bien, mais pas assez. La semaine sera encore riche en réunions pour que l’accord entre gouvernement et partenaires sociaux soit signé. Les syndicats obtiendront ainsi la certitude que les Régions auront le temps nécessaire pour offrir un accompagnement ou une formation au chômeur avant toute convocation pour contrôle. Quant aux critères pour délimiter les groupes cibles, ils sont modifiés : on ne parle plus de région ou de durée de chômage, mais de l’âge du chômeur. Les plus jeunes (moins de 25 ans) étant convoqués plus rapidement pour espérer les faire rejoindre le marché du travail le plus vite possible. Enfin, il est prévu de créer une banque de données partagée entre l’Onem et les organismes de placement que sont le Forem (Région wallonne), l’Orbem – désormais Actiris (Bruxelles) et le VDAB (Région flamande).

Le consensus était indispensable pour Vandenbroucke, puisque le comité de gestion de l’Onem devait approuver le plan. Et on y retrouve les syndicats…

Le contrôle de disponibilité des chômeurs en pratique

Il existe globalement deux types d’approche pour s’occuper des chômeurs : le modèle anglo-saxon et le modèle scandinave. Dans le premier cas, l’idéologie prévalant affirme que l’intégration des gens doit se faire par le travail, même si ce travail est pénible ou précaire : l’élévation sociale passe donc par le travail. Un discours qu’on retrouve sans problème aux Etats-Unis ou en Angleterre. L’alternative est à chercher dans les pays scandinaves où il existe une démarche d’accompagnement et de prise en charge dans une cohérence sociétale, quel que soit le niveau ou le milieu de vie : celui qui perd son boulot touche au début 90% de son salaire, les femmes sont encouragées à travailler grâce à des facilités en ce qui concerne les crèches ou les temps partiels, … mais très vite, ce modèle est assimilé à une société hypercontrôlée.

Vandenbroucke aurait bien voulu imposer le premier modèle. Devant la résistance syndicale, il va finalement tendre vers le second : le contrôle de disponibilité des chômeurs en Belgique se situe donc à mi-chemin.

Credo central : celui qui peut prétendre à une indemnité de chômage doit prouver qu’il recherche activement un emploi.

Qui est concerné ? Les chômeurs complets inscrits comme demandeurs d’emploi qui comptent 15 mois de chômage, s’ils ont moins de 25 ans, et 21 mois s’ils ont 25 ans et plus. Tous les chômeurs n’ont pas été contrôlés de suite : la réforme s’est progressivement étendue des plus jeunes vers les plus vieux jusqu’en 2007. Il existe cependant plusieurs exceptions qui dispensent certaines catégories de chômeurs[7].

Le premier entretien. Une convocation est envoyée par l’Onem par courrier ordinaire : il doit se passer trois mois minimum entre l’envoi et l’entretien. Lors de celui-ci, le chômeur doit évidemment être présent, et peut se faire accompagner (par un délégué syndical par exemple). Il lui est demandé de dresser le bilan des efforts consentis pour s’intégrer dans le marché du travail, essentiellement endéans les 12 mois qui précèdent l’entretien. Ce sont des agents spécifiquement engagés par l’Onem qui mènent les débats : ils répondent au doux nom de « facilitateur ».

Comment prouver une recherche active ? En fournissant copie des CV envoyés, des réponses à des offres d’emploi parues dans la presse, ou sur internet, la preuve de contacts avec les services de placement de l’Onem, etc. De leur côté, les organismes de placement (le Forem en Wallonie) doivent également transmettre des données à l’Onem (formations suivies, actions d’accompagnement, …).

A l’issue du premier entretien. L’Onem est convaincu que le chômeur a activement recherché du travail : il est « tranquille » pour 16 mois au moins et recevra une convocation au minimum 6 mois avant un nouvel entretien. S’il n’a pas convaincu, un contrat devra être signé entre les deux parties : l’accord comprendra les efforts à accomplir, avec l’aide de l’organisme de placement, en fonction de la situation particulière de chaque demandeur. Une évaluation des progrès sera réalisée, après quatre mois au minimum. Si le chômeur refuse de signer le contrat, il verra tout ou partie de ses allocations suspendues pour quatre mois. A noter que s’il n’est tout simplement pas venu à l’entretien, il sera convoqué à nouveau, cette fois par lettre recommandée : s’il est encore absent, ses allocations seront purement suspendues.

Le deuxième entretien. Dans le cas où le chômeur a signé un contrat, il est évalué : positivement, il ne sera reconvoqué que 12 mois plus tard au minimum (avec courrier envoyé 6 mois avant) ; négativement, un nouvel accord – plus contraignant - est proposé : c’est sa dernière chance pour conserver ses droits aux allocations. En signe d’avertissement, le chômeur cohabitant sera privé de ses allocations durant quatre mois, et le chômeur isolé ou chef de ménage les verra réduites au niveau du revenu d’intégration. Quant aux bénéficiaires d’allocations d’attente[8], ils voient celles-ci suspendues durant quatre mois quelle que soit leur situation familiale.

Deuxième contrat. Si le chômeur a signé un deuxième contrat, il est convoqué une troisième fois. S’il donne satisfaction, pas de nouvel entretien avant 12 mois au moins (avec courrier envoyé 6 mois avant). Sinon, le chômeur cohabitant sera directement privé de ses allocations, alors que le chômeur isolé ou chef de ménage les verra réduites au niveau du revenu d’intégration durant six mois, avant d’être totalement supprimées. Les bénéficiaires d’attente voient leur droit supprimé quelle que soit leur situation familiale.

Le rôle du Forem

Comme nous l’avons écrit ci-dessus, la FGTB s’est battue pour que les organismes de placement jouent un rôle actif dans l’accompagnement des chômeurs. Situation finalement kafkaïenne puisque d’un côté, l’Onem (fédéral) sanctionne alors que de l’autre, le Forem (régional) accompagne… et s’il le fait mal, c’est de toute façon le chômeur qui trinque.

Il est donc vivement conseillé au chômeur de prendre contact avec le Forem, de répondre à ses invitations, de fréquenter les « libres-services » de l’organisme, de surfer sur son site web, etc.

En prenant connaissance des missions dévolues au Forem[9], on apprend que l’accompagnement à la recherche d’emploi, à la formation ou la validation des compétences font partie de son core business. Qu’apporte donc la réforme du contrôle des chômeurs ? Rien de nouveau, si ce n’est l’intégration du concept dans le contrat de gestion 2006-2011[10].

Exclu… et puis après ?

L’exclusion du chômage, qu’elle se justifie ou non, est un véritable drame pour la personne. Elle a également des conséquences importantes sur la collectivité, ce qu’on oublie de dire trop souvent…

Un chômeur reçoit des allocations de l’Onem : c’est donc le fédéral qui prend en charge le coût. S’il est rayé des listes du chômage, la seule solution pour survivre est de demander l’aide du CPAS, et donc de la commune. Voilà donc un poids financier nouveau supporté par les localités, et indirectement la Région. Or, la situation n’est pas exceptionnelle : on estime que 38% des chômeurs sanctionnés sont pris en charge par les CPAS[11]. Rappelons qu’il existe deux types de sanction : temporaire (généralement moins de quatre mois) ou définitive (ce dernier type représente en moyenne un tiers des sanctions).

En pratique, en 2009, l’Onem a ainsi viré de ses listings 20 chômeurs par jour, soit un total de 3.147 personnes[12]. Si on ventile ce chiffre au niveau régional, la Wallonie a exclu trois plus de chômeurs que la Flandre (2.011, pour 760 en Flandre et 376 à Bruxelles). 3.928 personnes ont également vu leurs allocations suspendues temporairement. En cinq ans, c’est ainsi 30.539 chômeurs qui ont été sanctionnés, et 11.275 qui ont été exclus.

Pour être complet, signalons encore que les offres d’emploi du Forem ont diminué, entre 2008 et 2009, de 20%. Et que le chômage économique touchait 50.000 Wallons en 2008. Et cela ne risque pas de s’arranger. La crise a fait des dégâts dont on ignore encore le tribut définitif.

« Arrêtez cette ineptie ! », tonne la FGTB wallonne

En octobre 2009, la FGTB Wallonne envoie un courrier à tous les présidents de CPAS et aux collèges des Bourgmestre et échevins de Wallonie afin qu'ils se prononcent en faveur d'un moratoire sur la « chasse aux chômeurs » qui engendre donc une dépense supplémentaire non négligeable pour les pouvoirs locaux. Une motion est proposée à la signature :

La crise économique actuelle ne cesse de provoquer du chômage économique, des restructurations et des licenciements au sein des entreprises. Elle engendre de nombreuses situations de détresse sociale : pressions sur les travailleurs en place, pertes d’emploi pour les uns, absence de perspectives pour les autres (jeunes, demandeurs d’emploi…).

Dans ce contexte difficile où l’emploi fait cruellement défaut – un emploi convenable disponible en moyenne pour vingt-cinq demandeurs d’emploi, le plan fédéral d’accompagnement des demandeurs d’emploi doit évoluer fondamentalement, en commençant par une suppression du dispositif de contrôle de la disponibilité des chômeurs tel qu’il est pratiqué aujourd’hui par l’ONEm (il a montré qu’il était inutile, coûteux, arbitraire et qu’il excluait davantage les plus démunis) et par un réinvestissement des moyens économisés dans l’accompagnement des demandeurs d’emploi et dans le développement de nouvelles initiatives visant à favoriser la création d’emplois de qualité.

Au-delà des conséquences sociales désastreuses, les nombreuses exclusions provoquées par ce dispositif ne sont pas sans impact financier pour les communes puisque ce sont les CPAS qui assument en quelque sorte les conséquences de la politique fédérale. Fin 2008, 38% des personnes sanctionnées (= exclues définitivement ou suspendues) par l’ONEm sont prises en charge par les CPAS[13].

Cette situation est intenable à terme, tant socialement pour les personnes que sur le plan budgétaire pour les communes.

Le Conseil communal demande donc aux autorités fédérales de changer leur fusil d’épaule. Plus que jamais, c’est contre le chômage qu’il faut lutter et non contre les chômeurs.

C’est pourquoi le Conseil communal demande au gouvernement fédéral d’appliquer un moratoire, voire de suspendre la mesure de contrôle de la disponibilité des chômeurs.

Résultat en demi-teinte : en janvier 2010, on dénombre une quarantaine de signatures issues des majorités communales, ou des conseils CPAS, ou des deux.

Pourquoi cette frilosité à signer, alors que les communes ont de plus en plus de difficultés à boucler leur budget[14] ? Il est évident que les jeux politiques sont parfois défavorables : si un parti de l’opposition dépose la motion, la majorité la rejettera avant, peut-être de la présenter sur une autre forme. D’autres n’y voient pas d’intérêt, puisque cela relève d’une matière fédérale. Argument étonnant quand on sait les implications locales…

Est-ce dire que le syndicat refuse toute prise en charge du chômeur ? « Non, évidemment », précise d’emblée Thierry Bodson, Secrétaire général de la FGTB wallonne. « Il est important que le chômeur ait affaire à un seul ‘référent’ qui lui donne toutes les informations et l’épaulera dans sa recherche d’emploi. Mais il faut aussi que ce référent ait un nombre raisonnable de dossiers à traiter ! ». Or, dans les faits, rien n’est moins sûr : un « conseiller » Forem doit gérer en moyenne entre 250 et 300 dossiers, soit plus de quatre fois plus que dans les pays scandinaves. De plus, il est évident qu’on ne s’improvise pas « facilitateur ». L’organisme public a bien mis en route des formations sur le tard, mais difficile de penser que le savoir-faire en la matière sera acquis au bout de quelques jours d’écolage…

Autre grief de la FGTB : l’énergie dépensée à la fois par l’Onem et le Forem, pour pas grand-chose. « L’accompagnement se fait après trois mois, contre un an auparavant. Les deux organismes en viennent à faire un travail redondant. Le flux d’informations qui circule de l’un à l’autre se complexifie, alors que dans le même temps, on compte pour la Belgique 700.000 chômeurs pour 60.000 offres d’emplois ! Nous prônons donc la suppression totale de ce contrôle, tout en étant partisan d’un nouvel accord de coopération entre l’Etat fédéral et les entités fédérées qui permettrait un véritable accompagnement à taille humaine ».

Le manque d’emplois… l’exemple de la région montoise est par exemple éclairant : « Le taux de chômage à Mons est en constante augmentation », commente Michel Mathy (FGTB Wallonne), « et nous n’avons peu ou pas d’entreprises de référence qui servent de moteur à l’économie locale, en favorisant par exemple la sous-traitance. Alors, que doivent faire les chômeurs ? Aller frapper aux mêmes portes tous les douze mois ? D’autant que de plus en plus d’entreprises ne prennent même plus la peine de répondre aux candidatures. Or, c’est cela qu’on demande aux chômeurs : des preuves ! ». Dès lors, quand la Ville de Mons procède à une réserve de recrutement, près de 1.800 candidats se pressent au portillon, contre 300 avant la crise…

Enfin, un autre phénomène découle de cette chasse aux chômeurs : une perte qualitative du marché du travail, puisqu’acculé, un chômeur finit par accepter un job qui demande moins de qualifications que son savoir-faire. La surqualification devient donc la norme, comme l’a démontré une étude récente de l’Université de Gand.

Le paradoxe des cellules de reconversion

Fin janvier, la FGTB wallonne a mené une opération de sensibilisation devant la cellule de reconversion de l’imprimerie Cordenons à Malmedy. « Par ce biais, nous voulons démontrer qu’un accompagnement individuel des travailleurs licenciés donne des résultats concrets : quelques mois après sa mise en route, celle-ci a déjà remis sur le marché du travail 58% des travailleurs licenciés », commente Thierry Bodson. Qui encourage donc la pratique, tout en relevant une contradiction majeure : « Il est clair que cet accompagnement social, fait principalement par les syndicats, et technique, via les conseillers du Forem, est un gage de réussite. Maintenant, ce n’est là qu’un microcosme pour une entreprise précise. Qu’en est-il des autres, notamment des PME, incapables de mettre en œuvre pareille projet de reconversion ? Parfois, une cellule de reconversion peut se mettre en place pour plusieurs sociétés en même temps, cela s’est déjà vu dans le Hainaut. Mais pour les autres ? ».

Et les politiques dans tout ça ?

Egalement interpellés par la FGTB, comment réagissent globalement les partis politiques sur le contrôle des chômeurs ?

Du côté d’Ecolo, on demande « une évaluation complète et contradictoire du plan d’activation des chômeurs » qui « doit déboucher sur une remise en cause des procédures excluantes de l’actuel plan d’accompagnement et d’un réel réinvestissement des moyens publics, dans l’accompagnement et l’insertion de ces travailleurs en puissance »[15].

Au MR, on prône « l’accompagnement individuel immédiat pour les chômeurs »[16]. Ce qui ne veut pas dire la fin des « contrôles », que du contraire.

Pour le CDH, qui a la compétence de l’Emploi tant au fédéral qu’en Région wallonne, l’Onem doit « adapter les entretiens à la crise »[17]. «Ce que dit Milquet ne veut pas dire grand-chose, puisque le contrôle dispo prévoit déjà que la situation du marché de l’emploi dans la subrégion où vous habitez sera également un élément pris en considération pour évaluer vos efforts », précise David Lannoy (FGTB Wallonne). Et attention à faire des demandes de concession excessives à la Flandre « qui veut limiter dans le temps notre système d’allocations de chômage », prévient encore la ministre. On l’a compris : on n’abandonne pas les contrôles pour autant.

Et au PS ? Elio Di Rupo est dans la droite ligne des cathos-humanistes : « Je préfère que nous ayons une discussion franche sur les faiblesses du plan d’accompagnement, mais il ne faut pas donner l’impression que demain, on rase gratis »[18]. Cependant, une voix discordante – et non des moindres, s’est fait entendre. Sur les ondes de la RTBF, le 10 février, le ministre-président wallon Rudy Demotte estime que « s'il faut réorienter les politiques d'emploi, c'est notamment sur la formation ; mais contrôler quelqu'un sur base de l'inexistant ou simplement pour des raisons bureaucratiques, c'est l'enquiquiner, ce n'est pas aider les chômeurs. Si on veut les accompagner, il faut leur donner des outils et c'est ça qui me paraît aujourd'hui la première priorité ».

Qu’en conclure ? Aucun parti francophone ne veut passer pour le « parti des chômeurs » qui favoriserait l’inaction. Et tous ont du mal à admettre officiellement que contrôler alors que les offres d’emploi sont rares, c’est une ineptie. On répond donc par une nécessité d’améliorer l’offre de formations. Bien. Sauf que… dans les budgets 2009-2010[19], le Forem ne bénéficiera d’aucune indexation par rapport à 2008, crise oblige. Comment, dans ce cas de figure, inverser la tendance ? Rappelons aussi que les entreprises, qui ont des obligations de formations dans le cadre des accords interprofessionnels, ne tiennent pas leurs engagements : selon une enquête du SPF Economie parue en 2007, elles investissaient 1,6% de leur masse salariale dans les formations, contre 1,9% de prévu.

Alors, contrôler, pour quoi faire ? Pour démontrer que le nombre d’emplois vacants est trop bas ? Pour relever les carences du Forem en matière de suivi et de moyens attribués ? Pour faire bonne figure en excluant les « moutons noirs » d’un côté pour les cloisonner dans un autre ? Absurde, n’est-il pas ?...

Antoine GRUSELIN

 


[1] In Le Soir, 22/10/03.

[2] Le Soir, 18/04/02.

[3] In L’Echo, 27/11/03.

[4] La Libre, 19/01/04.

[5] « Pour la FGTB, le sort fait aux chômeurs est inacceptable », 20/01/04.

[6] In L’Echo, 23/01/04.

[7] Voire à ce sujet la brochure « Contrôle de disponibilité des chômeurs » éditée par la FGTB et téléchargeable gratuitement (http://www.fgtb.be/PDF/fr/documents/2006/Controle_disponibilite_chomeurs.pdf)

[8] Les allocations d’attente sont des allocations de chômage obtenues sur base des études et d’un stage d’attente variant de 6 à 12 mois.

[10] « L’accompagnement des chômeurs » est formalisé comme l’un des six axes prioritaires de l’organisme. En 2008, 104.403 personnes ont été suivies dans ce cadre, selon le Rapport annuel.

[11] Chiffres de la fédération des CPAS (publication CPAS +, avril 2009).

[12] De Morgen, 13/01/10.

[13]  Chiffres de la fédération des CPAS (publication CPAS +, avril 2009). 38% est la moyenne des
5 provinces wallonnes.

[14] Outre ce nouveau coût, citons l’augmentation du prix de l’énergie, la diminution des dividendes Dexia, la surcharge due aux coûts de la police, l’enrôlement moindre de l’IPP puisque les citoyens sont aussi moins riches, etc.

[15] http://web4.ecolo.be/spip.php?article2211.

[17] Joëlle Milquet, in Sud Presse du 03/02/10.

[18] Elio Di Rupo, in Le Soir, 02/02/10.

[19] http://www.6com.be/4/dossiers_template.cfm?artID=82899.

 

 

Article: 6COM.BE

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 15:54

Ce 3 décembre la Commission des Travailleurs Sans Emploi de la FGTB Liège - Huy - Waremme a interpellé les édiles communaux et CPAS. Voici le texte de leur interpellation. (Merci à Corine Barella pour l'info !).  

A monsieur le Bourgmestre de la Ville de Liège,

Mesdames  et messieurs les Echevins,

Mesdames  et messieurs  les Elus communaux,

Monsieur le  Président du CPAS

Mesdames et messieurs les Mandataires du CPAS

Liège, le 3 décembre 2012  

 

Résistez, arrêtez la chasse aux pauvres, soutenez-nous et boycottez l’austérité sous toutes ses formes !

 

Le gouvernement fédéral a pris des décisions lourdes de conséquences  en matière de droit de mener une vie conforme à la dignité humaine pour les personnes en chômage de notre ville. Pour rappel :

 

1.    Une réforme négative du système d’assurance-solidarité, par rapport à la volonté du Pacte social de 1944 qui visait à la prospérité de tous, car elle introduit la “Sécu au mérite “ avec l'allongement de trois mois de la durée du stage d'insertion des jeunes  qui implique l’obligation pour eux de « réussir » trois évaluations subjectives successives de leur comportement de recherche d'emploi avant d'accéder au bénéfice d'un revenu de remplacement.
2.    La dégressivité des allocations pour les chômeurs  admis sur base du travail : cette réduction jusqu'à 25% du montant total sera progressive et déterminée par le passé professionnel du demandeur mais tendra vers des minima forfaitaires pour tous.

3.    L'exclusion du chômage pour les chômeurs admis sur base des études à l’allocation d’insertion qui ne peuvent justifier un nombre de journées de travail suffisant pour une période de référence déterminée par la loi, et ce malgré, dans certains cas, des prestations en Intérim, à temps réduits… De plus ces trains de mesures sont accompagnés de projets visant à renforcer encore un peu plus le contrôle de la disponibilité des chômeurs en élargissant les groupes cibles et en renforçant la sévérité des sanctions. La recherche active de l’emploi suffirait-elle à le créer (sic) ?

La Ville de Liège compte 1/3 des privés d’emploi de l’arrondissement (chiffres Onem - septembre 2012 : 30.862 personnes indemnisées par l’ONEM, l’arrondissement de Liège = 90.399 personnes). En septembre 2012, le Forem a géré 13.162 offres d’emploi (-10,3 % par rapport à septembre 2011), et ce pour 226.499 chômeurs wallons (source Forem).  Nous dénonçons ce discours « café du commerce » qui vise à rendre le chômeur responsable de son non-emploi, les chiffres sont implacables, il n’y a pas d’emploi pour tous, et parfois l’emploi qui est disponible conduit directement à vos portes, par exemple les travailleuses en titre-service à temps partiel qui viennent chercher des aides complémentaires car elle ne peuvent pas vivre décemment de leur salaire couplé à une allocation de chômage, un comble !

Pour l’arrondissement de Liège, 2.800 cohabitants, 3.500 chefs de famille et 3.500 isolés  verront leur allocation diminuer dès décembre 2012 voire mars 2013 et quelques 8.000 jeunes admis sur base des études seront exclus au 1er janvier 2015 (et ce n’est que la première d’une succession de vagues d’exclusion massive).

 

Vous êtes directement impliqués dans la gestion des conséquences de décisions prises au plan fédéral. Il est difficile de chiffrer le choc de cette grande régression sociale sur le budget communal. Les économies de bouts de chandelle réalisées au niveau de la Sécurité sociale (quelques dizaines de millions d'euros!) créeront un véritable tsunami social qui impactera tous les pouvoirs locaux. Alors qu’on ristourne 10 milliards par an de la Sécu en réduction de cotisation sociales aux employeurs, alors même que le Bel 20 annonce des bénéfices en progression de 75% (in l’Echo 26/11/2012) pour des entreprises qui usent, entre autre, des intérêts notionnels. La FGTB a pourtant trouvé quelques 8 milliards via une réforme fiscale juste et équilibrée . Si elle n’est pas suivie, ce sont les plus précaires qui trinquent. Nous vous adressons ce cri d’alarme. Sans réaction nous craignons de vous revoir, dans vos services sociaux !

 

=> Voir nos campagnes : Impôt qui paie quoi ? http://www.fgtb-liege.be/admin/uploads/actu/tract2_copie.pdf et les principes d’une fiscalité plus juste http://www.fgtb-wallonne.be/sites/default/files/fichiers/principes_de_base_dune_fiscalite_plus_juste.pdf et  A qui profite la dette ? vidéo http://www.youtube.com/watch?v=V28vk6DVE1k

 

Les Travailleurs Sans Emploi de la FGTB Liège-Huy-Waremme vous demandent de dénoncer la politique d’austérité du gouvernement fédéral, voire de la combattre par tous les moyens possibles en prenant des mesures solidaires et sociales qui amortissent le choc pour les Liégeois  et renouent avec la fronde et le courage, signes distinctifs du  « Valeureux Liégeois ».

Nous  vous demandons dès lors d’entrer en résistance contre ce projet de démolition de toute cohésion sociale et de faire barrage à une exclusion sociale croissante et une pauvreté galopante.  Voici quelques pistes :

 

    Cesser les législations répressives à l’encontre des pauvres, comme l’arrêt anti-mendicité ou l’interdiction de la soupe populaire !

    Ne choisissez pas à l’instar de l’Onem et de la Ministre de l’Intérieur de privilégier la chasse à la fraude sociale des chômeurs sur base du statut cohabitant, préférez défendre avec nous l’individualisation des droits pour que la vie familiale ne pâtisse pas de la situation d’emploi ou de non emploi, une mesure sexiste qui met la femme à charge de son compagnon/conjoint et donc en état de dépendance financière totale ;

    Que la police s’attèle avant tout à traquer les pourvoyeurs de travail en noir et la grande fraude sociale des entreprises plutôt que de collaborer avec l’ONEM dans sa chasse à la fraude de survie des chômeurs.

    Augmenter considérablement le budget du CPAS pour faire face aux mesures du gouvernement;

    Inscrire  d’urgence un budget  pour l’aide urgente à ceux qui la demandent;

  Réfléchir au fait que le nombre de bénéficiaires du RIS du CPAS augmente proportionnellement aux sanctions /exclusions de l’ONEM  (50.815 wallons concernés, selon les  Chiffres Onem 2011).  Mieux informer  la population des conditions pour bénéficier de l’aide du CPAS.

    Engager plus de personnel communal pour augmenter la qualité et les services publics rendus à la population ; 

   Que les pouvoirs publics tiennent compte de la réelle pénurie d’emploi que connaît notre arrondissement et fasse preuve de compassion légitime et non de suspicion illégitime à l’égard des privés de salaires liégeois. Depuis le début de l’année, plus d’une centaine de milliers d’emplois ont été détruits sans oublier les faillites record des indépendants ou la diminution du nombre d’heures prestées en intérim. Faut-il en outre vraiment rappeler la fermeture de la phase à chaud d’ArcelorMittal et les autres fermetures/délocalisations qui défrayent la chronique alors que les profits sont au rendez-vous ?

♦   Augmenter l’offre de logements sociaux.

 

Combattez la pauvreté, pas les pauvres et soutenez-nous Travailleurs Sans Emploi (TSE) dans la dénonciation de mesures injustes et démesurées qui ne visent qu’à mettre tous les travailleurs à genoux sur l’autel de la compétitivité, au profit d’une minorité. Aidez-nous à renouer avec la prospérité pour tous. La Sécu est née de la volonté de protéger le travailleur de la misère, pas de l’appauvrir plus pour qu’il travaille à moindre salaire. Nous avons largement contribué à enrichir nos ex-patrons, aujourd’hui, nous utilisons légitimement notre droit à la Sécu !
Pour rappel, depuis trente ans, les travailleurs payent  déjà un lourd tribu à la sacro-sainte compétitivité des entreprises, via un choix de politique monétariste européenne qui échange un niveau de chômage structurellement élevé contre une inflation dite “maîtrisée” via le calcul du Nairu. (1)

Cette réforme du chômage fait partie d’un bien plus grand projet, celui de créer un tiers monde en Europe, casser salaires et droits sociaux  chez ceux qui en ont encore,  et ainsi doper la compétitivité des entreprises à l’exportation. Les pays “pionniers” de la baisse conjointe des droits et des salaires des travailleurs ont ainsi boosté les exportations en faisant payer le prix fort à la population.  « Entre 2000 et 2008, la compétitivité avait baissé de 33,8% en Irlande, 21,9% en Grèce, 18,6% en Espagne, 14,5% en Italie et 13,6% au Portugal. Fin juillet 2012, ce déficit de compétitivité n'était plus que de 10,6% pour la Grèce, 5,9% pour l'Italie et le Portugal, 4% pour l'Irlande et nul pour l'Espagne. » (2) On comprend dès lors bien à qui profite l’appauvrissement du plus grand nombre !

Ce n’est pas un projet sociétal auquel la FGTB peut souscrire. Et nous espérons que vous nous rejoindrez dans ce rejet massif de l’austérité,  par des politiques solidaires et sociales !

 

(1) L’ESTIMATION DU TAUX DE CHÔMAGE STRUCTUREL DES PAYS DE L’OCDE, Dave Turner, Laurence Boone, Claude Giorno, Mara Meacci, Dave Rae et Pete Richardson, Revue économique de l’OCDE n° 33, 2001/II.

(2) Ailleurs en Europe, le choc de compétitivité a déjà lieu, Sébastien Julian, l’Expansion, 23/10/2012.

soupe3-12-2012CCLiège

 

 

Article: fgtb-liege.be

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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 13:06

Ensemble, levons l'écran de fumée sur le dette publique belge

 

Il paraît que nous sommes condamnés à l’austérité. Condamnés à nous serrer la ceinture. Condamnés à faire des sacrifices… pour rembourser la dette publique.

Il paraît qu’on a vécu « au-dessus de nos moyens », et que maintenant il va falloir couper dans la sécurité sociale, couper dans les services publics, couper dans l’index, couper dans les soins de santé, l’éducation, la culture, couper dans les pensions, couper dans les chômeurs…

Nous, on n’est pas d’accord. L’austérité, on n’en veut pas. On sait ce que ça donne en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie. Un vrai massacre social et économique.

Nous, on veut savoir pourquoi la dette est devenue énorme, et pourquoi on nous dit que c’est de notre faute. On veut savoir d’où elle vient, de quoi elle est faite, si elle est légitime ou non. On veut savoir si c’est vraiment à nous de payer l’addition.

C’est pour cela que nous voulons un audit de la dette. Ensemble, menons l’enquête sur la dette publique belge. Pour savoir, enfin, à qui elle profite.

Vous aussi, vous voulez savoir ? Alors soutenez notre campagne, cliquez ici !

 

Article:

FGTB Wallonne CADTM CEPAG FGTB Bruxelles

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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 12:35

Voici un texte sur la question de la dégressivité des allocations de chômage produit par Vie Féminine et relayé par le CADTM notamment.  

 

"Comme nous l’avons déjà dénoncé à maintes reprises, les mesures d’austérité touchent de manière plus violente les femmes car, dans notre société patriarcale, la majorité d’entre elles vivent déjà des inégalités sur le plan socioéconomique : discrimination à l’embauche, faiblesse des revenus, types de contrat (temps partiel, précaire, à durée déterminée, etc.), écarts de salaire, niveau de protection sociale (chômage, pensions, etc.)...

Cette situation, déjà inacceptable, va s'aggraver encore avec les mesures d'austérité décidées par notre gouvernement.
La preuve nous en est donnée aujourd’hui avec la décision de la mise en œuvre, dès le 1er novembre, du principe de "dégressivité accrue" du chômage, un principe prévu lors de la formation du gouvernement.
L'idée de la réforme, présentée comme complexe, est en fait très simple à comprendre : plus longtemps une personne a travaillé, plus longtemps elle gardera ses allocations de chômage intactes. À l'inverse, les personnes comptant peu d’années de travail seront plus vite sanctionnées.

Au total, presque la moitié des chômeurs seront touchés.
Les dégâts seront immédiats pour les différentes catégories de chômeurs, et plus violents encore pour les cohabitants, qui sont majoritairement des femmes.
"Concrètement, les chefs de ménage verront une diminution de 12 %, les isolés une baisse de 17,5 %. Les cohabitants seront les plus touchés : leurs allocations diminueront de 41,5 %, à 484 euros par mois."1
Rappelons que les femmes sont surreprésentées dans le chômage de longue durée et dans le statut de cohabitant (une chômeuse sur deux est cohabitante contre un chômeur sur trois)2. Elles vont donc passer encore plus vite aux catégories d'allocations les plus basses, notamment le forfait de 484 euros par mois pour une cohabitante.
De plus, les dernières périodes de chômage au forfait ne seront plus assimilées pour la pension sur base du dernier salaire perdu, mais seulement sur base du droit minimum.
Quand on sait que 60 % des femmes touchent moins de 1000 euros de pension (contre seulement 30 % des hommes)3, on mesure l'impact d'une telle mesure dans un contexte où l’égalité des revenus entre hommes et femmes est loin d'être atteinte et où l’indépendance financière des femmes tout au long de leur vie est loin d’être garantie.
À tout cela, il faut encore ajouter les mesures d’activation et les restrictions concernant la définition d’un emploi convenable (impossibilité de refuser, dans un rayon de 60 km, des emplois qui impliquent une absence de plus de 12 heures ou des déplacements de plus de 4 heures entre le domicile et le lieu de travail).
Les femmes continuent donc à payer une lourde contribution à la crise !
Le 8 mars dernier, 18 organisations de femmes francophones et néerlandophones ainsi que deux syndicats ont demandé à rencontrer Joëlle Milquet, Ministre de l’Égalité des Chances4, afin qu'elle réalise un audit des mesures socioéconomiques par la mise en application urgente de la loi du gendermainstreaming du 12 janvier 2007.

Pour rappel, cette loi impose que chaque nouvelle mesure ou loi soit analysée selon son impact différencié sur les
femmes et sur les hommes, ceci afin de limiter les discriminations.
Deux mois plus tard, les organisations de femmes attendent toujours. C'est pourquoi nous en appelons une fois encore à la Ministre fédérale de l’Égalité des chances. Il est plus qu’urgent de mettre fin aux dégâts que provoquent les mesures d’austérité sur les plus précarisé-e-s d’entre nous ! ". 

1 Source : http://www.rtbf.be/info/belgique (10 mai 2012).
2 BABILAS Liliane, « L’individualisation des droits dans l’assurance-chômage », Revue belge de
Sécurité Sociale, n° 2 (2e trim. 2009), p. 371.
3 Femmes et hommes en Belgique. Statistiques et indicateurs de genre, Bruxelles : Institut pour
l’Egalité des Femmes et des Hommes, 2011, p. 70.

 


Plus d’information :
Hafida Bachir – Présidente de Vie Féminine :
presidente-nationale@viefeminine.be – GSM : 0487/27.67.37 – Tél. : 02/227.13.01
www.viefeminine.be

 

Source: La dégressivité du chômage, une honte pour les femmes ! La dégressivité du chômage, une honte pour les femmes !

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 08:44

Par la présente, nous souhaitons vous faire part  du déroulement prochain de notre module « Rebondir pour agir ».

rebondir Arlon

 

Le   Centre d’Education Permanente en collaboration  avec le  Forem  propose trois semaines de formation  du 11 au 29 juin 2012

Lundi, mardi, jeudi et vendredi de 8h30 à 12h30

Séance d’information le 31 mai 2012 à 14h rue des Martyrs, 80 Arlon


rebondir Arlon2

 

Renseignements et inscriptions:

CEPPST rue Léon Castilhon,  86 

6700 Arlon

063/21.91.83 

 

Pour en savoir plus sur nos services, vous pouvez consulter notre site internet www.ceppst.be  

En espérant que ce module rencontrera l’intérêt de votre public, merci pour votre collaboration

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